En tout cas, l’ancien ministre de la Communication Adrien Poussou en est convaincu. « L’époux de la représentante du Secrétaire général de l’ONU en Centrafrique, et chef de la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation de la Centrafrique (MINUSCA), un proche du président rwandais Paul Kagame, travaille comme conseiller spécial du chef de l’État centrafricain Faustin Archange Touadera », a fait valoir ce dernier sur sa page Facebook, citant une source bien introduite dans le premier cercle présidentiel.

D’après cette source, « quand le mari de madame Valentine Rugwabiza arrive dans la capitale centrafricaine comme c’est présentement le cas, il occupe l’ancien bureau dévolu aux Premiers ministres centrafricains, situé au cinquième étage de l’immeuble Pétroca », a-t-il ajouté avant de dénoncer un mélange des genres préjudiciable pour l’image de marque des Nations unies.

Pour Adrien Poussou, l’implication de M. Rugwabiza, dans un pays où son épouse est le premier responsable de l’ONU est une scandaleuse dérive : « la communauté internationale porte l’entière responsabilité de cette dérive. Le Secrétaire général de l’ONU ne pourra pas dire qu’il ne savait pas. Lui, qui, en toute connaissance de cause, a nommé la citoyenne rwandaise à ce poste. Antonio Guterres savait pertinemment que le Rwanda, en plus de contribuer à l’effectif des troupes de la Minusca, a déployé ses soldats pour protéger M. Touadera. Ce, au terme d’un accord de coopération dont on ignore les clauses ».

Il est persuadé que cette situation explique les prises de position de la représentante d’Antonio Guterres en faveur des autorités centrafricaines. « On comprend maintenant pourquoi cette dernière déborde d’activisme pour apporter un soutien indéfectible au pouvoir de Bangui. À preuve, un leader politique de l’opposition centrafricaine, qui s’est récemment entretenu avec elle, a eu l’impression de parler avec une militante du MCU, le désormais parti-État », martèle-t-il.

Par ailleurs, si l’on en croit l’ancien ministre, « le mari de Valentine Rugwabiza ne vient pas à Bangui que pour des visites familiales à son épouse, mais surtout pour prendre toute sa part dans l’exploitation des ressources naturelles du pays. C’est un mélange des genres ahurissant. C’est aussi le sens qu’il faut donner à l’attribution par le régime aux Rwandais des milliers d’hectares de terres agricoles », explique M. Poussou pour qui, « la décence aurait pu empêcher la chef de la mission de l’ONU d’introduire son compagnon en République centrafricaine ».

Adrien Poussou estime « que les révoltantes dérives que les agissements des proches de Paul Kagame en Centrafrique sont des appels à la rescousse d’un peuple en grand danger ».

Selon nos informations, M. Rugwabiza est un riche homme d’affaires, qui a fait fortune dans l’agroalimentaire et qui est très proche de Paul Kagame, le président rwandais qui vient de se faire réélire avec un score stalinien pour un énième mandat à la tête du pays.