Il faut sauver le soldat Assimi Goïta. Au vu de la catastrophe dans laquelle ce colonel putschiste conduit son pays en accélérant de toutes ses forces, c’est la seule phrase qui vient à l’esprit pour décrire la situation du Mali. Dire que rien ne va plus dans ce pays d’Afrique de l’Ouest est une lapalissade, puisque les Maliens sont confrontés à de multiples problèmes quotidiens et ne peuvent malheureusement pas compter sur la junte militaire qui s’est emparé du pouvoir à Bamako depuis bientôt quatre ans pour trouver un début de solution.
Il faut sauver le soldat Assimi Goïta. Au vu de la catastrophe dans laquelle ce colonel putschiste conduit son pays en accélérant de toutes ses forces, c’est la seule phrase qui vient à l’esprit pour décrire la situation du Mali. Dire que rien ne va plus dans ce pays d’Afrique de l’Ouest est une lapalissade, puisque les Maliens sont confrontés à de multiples problèmes quotidiens et ne peuvent malheureusement pas compter sur la junte militaire qui s’est emparé du pouvoir à Bamako depuis bientôt quatre ans pour trouver un début de solution.
De l’avis général, le président de la transition et sa bande ne sont préoccupés que par les manœuvres de confiscation des leviers de l’État. Ils considèrent les difficultés que rencontrent leurs compatriotes comme de leur premier treillis militaire. Pour preuve, en cette période où le mercure grimpe dans tout le pays, il faut se confier à la providence pour espérer avoir un peu d’électricité. Laquelle est indispensable au fonctionnement des appareils électroménagers. Jamais et au grand jamais, les Maliens ont connu une période de ramadan aussi insupportable, à cause non seulement de la chaleur mais aussi de la cherté du coût de la vie.
Les coupures intempestives d’électricité rendent la vie difficile aux populations. Par exemple, à Bamako, le courant est coupé tous les jours pendant 12 heures. Inutile d’indiquer que pour les artisans comme les soudeurs ou les mécaniciens, ceux qui gagnent leur pitance au jour le jour, il est impossible de travailler. Comme il est également difficile de se rafraichir en ce mois du jeûne des musulmans. Même la glace est devenue aussi rare que précieuse. Le petit bloc que les Maliens les moins nantis achetaient à 50 francs CFA est vendu présentement à plus de 500 francs.
À Gao, la plus grande ville du nord du pays, la population est totalement privée d’électricité depuis une dizaine de jours. Et cette privation va durer encore longtemps. Car la direction d’Énergie du mali (EDM), la société chargée de la production et la distribution de l’électricité dans le pays, reconnait que les coupures sont dues à une panne sur le générateur principal. Malheureusement, les pièces de remplacement ne sont pas disponibles sur place. Or, ce genre de pièces étaient acheminées par les avion-cargo de la Minusma. Mais depuis que le chef de la junte militaire a décidé de se mettre sous la coupe des mercenaires russes de Wagner et de chasser du pays tous ceux qui apportaient leur une aide nécessaire au bon fonctionnement de l’État, le Mali a intégré le club très fermé des États faillis.
Comme si cela ne suffisait pas. À l’absence d’électricité, il faut ajouter les difficultés d’approvisionnement. La situation est intenable pour la population, qui fait face à une hausse vertigineuse du coût de la vie. Le prix des produits de premières nécessités tels que le sucre ou la farine de blé qui sont indispensables à la rupture de jeûne a gagné des proportions inimaginables. Un sac de riz de 50 kg qui coûtait 28 000 F CFA l’année dernière se négocie présentement autour de 39 000 parfois 40 000, soit une augmentation de 40%. Dans le même temps, le sac du sucre a augmenté de 25%. L’essence également connait une hausse de 20%, tandis que le sac d’oignon de 25 kg, qui était cédé à 17 000 FCFA en 2023 est aujourd’hui vendu à 26860 FCFA. En moyenne, les prix ont grimpé de 35% dans tout le pays, alors qu’avant le coup d’État militaire, l’inflation était maitrisée à moins de 4% sur l’année.
Bien entendu, les principaux responsables de cette situation catastrophique sont les militaires qui se sont emparés du pouvoir de l’État et qui ne se sentent nullement concernés par le sort de leurs compatriotes. Ainsi, avons-nous appris que le torchon brûle entre Assimi Goïta et son ministre de la Défense, Sadio Camara, qu’il accuse de vouloir le renverser avec le soutien des Russes. Et pour tenter de déjouer les plans de son compère putschiste, il a ordonné l’arrestation d’un certain nombre de ses intimes, notamment l’ancien ministre des Mines, de l’Énergie et de l’Eau, Lamine Seydou Traoré, qui a été placé sous mandat de dépôt le 22 janvier dernier. Donc, le ministre de la Défense, lui, se sait visé par une cabale. Il ne lui a pas échappé que son nom est en première position sur la liste des prochaines victimes de purge. On peut imaginer qu’il se prépare en conséquence. Autrement dit, la scission au sein de la junte militaire est inéluctable. L’affrontement est imminent.
Dans cette guerre qui s’annonce violente et sans pitié, Sadio Camara a plusieurs longueurs d’avance sur le président de la transition. Il est apprécié des soldats auxquels il rend des menus services. À la différence d’Assimi Goïta qui s’est complétement coupé des troupes. On pari qu’en cas de grabuges, les militaires maliens choisiront leur camp, et ça sera celui de Sadio Camara.
C’est dans ce contexte que les forces démocratiques du pays ont repris du poil de la bête. Elles appellent de plus en plus ouvertement au retour des civils au pouvoir parce que les militaires ont lamentablement échoué. Ces leaders de l’opposition démocratique et de la société civile se disent prêts à utiliser tous les moyens, y compris les manifestations de rue, pour faire rendre gorge aux militaires. En dépit des repressions et de l’instrumentalisation de la justice, qui ne tarde pas à poursuivre tous ceux qui résistent ou qui critique la gestion chaotique du chef de la junte. Ils ont donc besoin du soutien des démocrates du monde entier ainsi que de la communauté internationale. Aujourd’hui, l’urgence est de sauver le Mali d’une faillite morale et économique.
« La reprise de nos articles est autorisée à condition de citer la source. »