À preuve, il a accompli en un temps record des réalisations que ses adversaires politiques n’ont pas pu faire en plus de cinquante ans d’indépendance. Par exemple, sous son magistère, en dépit des effets dévastateurs de la pandémie de Covid-19 et d’une épidémie de la fièvre Ébola, les perspectives économiques de la Guinée étaient positives. Selon les chiffres de la Banque mondiale, une institution qu’on ne saurait soupçonner de connivence avec Alpha Condé, la croissance a atteint 8,3 % en 2017, après 10,5 % en 2016. Autrement dit, depuis son accession à l’indépendance en 1958, la Guinée n’avait connu un si fort cycle de croissance économique de son histoire que durant la présidence Condé – comme l’atteste l’évolution du Produit intérieur brut (PIB).
Le taux de croissance moyen du PIB depuis 2016 était de 9,9 % alors que la moyenne du continent s’était établie à 2,6 %. Cette dynamique de croissance comptait parmi les plus robustes en Afrique. Le gouvernement guinéen continuait de renforcer ses investissements dans les infrastructures de base telles que l’électricité ou les routes, lesquelles étaient considérées par Alpha Condé, au même titre que l’éducation, la santé, l’énergie et les nouvelles technologies de la communication, comme un puissant accélérateur de la croissance.
C’est sous sa présidence que le barrage de Kaléta, d’une puissance de 240 MW a été achevé et opérationnel en 2015. La construction du barrage de Souapiti, réalisé dans le cadre d’une joint-venture et d’une puissance de 450 MW avait également été lancée. Il faut rappeler que ce barrage représente le plus gros engagement financier de la Guinée depuis l’indépendance : 1,175 milliard de dollars.
La réalisation effective de ces barrages devait boucler la construction des composantes essentielles du complexe du Konkouré, un vieux projet qui remonte à l’époque coloniale, c’est-à-dire depuis 1927. Le taux d’accès de la population à l’électricité a atteint 36 % en 2018 contre 18 % en 2010, grâce à la volonté du président Alpha Condé, qui a compris très tôt que sans énergie le développement est un pari impossible à gagner.
À son propos, le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), le Nigérian Akinwumi Adesina a déclaré, le 23 mai 2022, « nous avons fait beaucoup d’investissement en Guinée. Avec l’ancien président de la République, mon grand frère Alpha Condé, on avait beaucoup travaillé. Et j’ai une appréciation énorme pour lui, parce qu’il a beaucoup travaillé. On a travaillé sur l’énergie pour la Guinée. Vous avez vu ce qui a été fait à Souapiti, au niveau du barrage. On avait beaucoup travaillé aussi au niveau de l’agriculture pour le développement des zones agro-industrielles. Nous avons beaucoup travaillé au niveau des infrastructures routières. On a fait beaucoup d’investissement pour l’interconnexion électrique sous-régionale entre la Guinée, la Sierra Leone et la Côte d’Ivoire. En ce qui concerne la bauxite, la BAD a investi dans la construction d’un port à Boké et les infrastructures qu’il faut pour son évacuation sur les marchés internationaux. Mieux encore, la Banque africaine de développement avait conseillé à la Guinée de développer une politique nationale qui assure la transparence dans la gestion du secteur minier. Le Code minier de la Guinée a été financé par la Banque africaine de développement. Je sais qu’il reste beaucoup de choses à faire, mais la Guinée était sur la voie de l’émergence. Moi, je suis presque Guinéen. J’ai fait beaucoup de choses avec mon bien-aimé grand frère, le président Alpha Condé, qui était quelqu’un pour lequel l’Afrique est très fière. »
Or, Alpha Condé avait hérité d’un pays avec un État en décomposition avancée, un gros village sans électricité en permanence ni hôtel décent. Mais dès le lendemain de son accession au pouvoir en 2010, il s’est fixé pour objectif de faire des ressources minières de la Guinée, la principale source de financement des infrastructures économiques, numériques et sociales. Pour y parvenir, plusieurs réformes ont été entreprises sur le cadre législatif et réglementaire, les capacités institutionnelles, la gouvernance et l’équilibre de partage des bénéfices entre les parties prenantes.
Des efforts considérables ont été réalisés pour faciliter l’adoption d’un Code minier incitatif en 2011 amendé en 2013 qui a intégré des innovations importantes inspirées des meilleures pratiques internationales pour la promotion de la transformation locale, la promotion de la main-d’œuvre et des PME locales, la protection de l’environnement, la transparence et la lutte contre la corruption, ainsi que l’amélioration du développement local.
En 2017, ces changements ont valu à la Guinée d’être reconnue par la Banque mondiale parmi les cinq pays les plus réformateurs au monde. Pour avoir un aperçu des réformes engagées depuis 2010 dans ce secteur, il faut répertorier l’adoption d’un Code minier moderne, incitatif avec un régime fiscal concurrentiel ; l’élaboration d’un plan directeur pour mutualiser les infrastructures afin de réduire les coûts associés aux projets miniers ; la création d’un guichet unique dédié aux projets miniers ; l’assainissement et la modernisation du cadastre minier, maintenant disponible en ligne ; la conformité aux exigences de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), et la publication des conventions minières sur Internet ; l’adoption d’une politique du contenu local ; le lancement du Fonds de développement économique local (FODEL) etc.
Malheureusement, ce travail de titan a été brusquement interrompu par l’ex-légionnaire français, qui avait promis de faire l’amour à la Guinée. Mais deux ans plus tard, les Guinéens ont déchanté. C’est plutôt à un viol systématique, bestial, qu’il soumet quotidiennement la Guinée. Il a réalisé la terrifiante prouesse de liquider l’ensemble des acquis de la présidence Condé. Avant le 5 septembre 2021, aucun fonctionnaire de l’État n’était privé de solde et personne ne se plaignait d’une baisse des activités économiques.
À telle enseigne qu’aujourd’hui, même ceux qui avaient applaudi son coup d’État, réclament le retour au pouvoir du président Alpha Condé. Mieux, sur une chaîne de télévision appartenant à un ponte du régime de la transition, un chroniqueur a demandé publiquement à Mamadi Doumbouya d’affréter un avion, qui irait chercher le président Alpha Condé à Istanbul afin de le ramener à Conakry et le réinstaller sur son fauteuil. Un comble ! Le moins qu’on puisse dire, c’est que la Guinée réclament le retour de son enfant le plus tôt.
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