Avis de tempête sur la Guinée suite au probable assassinat de Michel Lamah

Le cadavre du militaire félon qui avait procédé à l’arrestation du président Alpha Condé, le 5 septembre 2021, aurait été retrouvé dans une cellule de la prison de Kassa, si l’on en croit des rumeurs persistantes distillées par sa famille.

Comme quoi, il faut se garder de déjeuner avec le diable, même lorsqu’on croit être en possession d’une longue fourchette. La vérité, c’est que le jour où Michel Lamah a accepté de participer au complot ourdi par Mamadi Doumbouya contre les institutions légitimes de la Guinée, il a créé lui-même les conditions objectives de sa déchéance.

 

Autrement dit, son probable assassinat précédé semble-t-il de tortures est la conséquence logique du marché de dupe qu’il a conclu avec le chef de la junte, lequel n’a pas digéré le fait d’avoir été grugé par son comparse. Car, lorsqu’un individu ne présente plus les garanties de confiance aux yeux de ses complices, il est vite en danger de mort dans le monde des mafieux.

 

On le sait maintenant, le jour du putsch, après avoir arrêté le chef de l’État, les complices de Doumbouya ont entièrement fouillé le palais présidentiel et se sont emparés d’une importante somme d’argent que le président Alpha Condé conservait dans son bureau, à l’instar de la plupart de ses homologues africains.

 

Le problème, c’est que Michel Lamah a décidé de garder une bonne partie de ce butin de guerre pour lui-même, provoquant ainsi l’ire de Mamadi Doumbouya. Conséquence, peu de temps après le coup d’État, celui-ci a disparu de la circulation. En réalité, il était arrêté et détenu dans un lieu tenu secret par la junte militaire. C’est la preuve, si certains n’étaient pas encore au courant, que les mafieux sont incapables de régler leurs différends autrement que comme dans la jungle où le plus fort dicte sa loi. La justice ? Ils ne connaissent pas !

 

Mais au-delà du cas particulier de Michel Lamah, et dans l’hypothèse où les rumeurs de son probable assassinat venaient à se confirmer, c’est un terrible signal envoyé à tous ceux qui ont le malheur de contrarier le chef de la junte militaire au pouvoir. Pire, c’est un insupportable message d’intimidation, une menace pour l’ensemble des droits et des libertés civiques.

 

Conscient de la décomposition de la transition, ce quasi-régime, Mamadi Doumbouya, qui se prend pour un monarque de droit divin, entend éliminer les ambitieux et les opposants. Déterminer à confisquer le pouvoir de l’État pour lui et les siens, le chef de la junte se permet tout, même le pire, dans la chasse impitoyable qu’il a déclenché contre les Guinéens désignés comme ses adversaires.

 

Dans un pays où ces putschistes ont décidé de faire du journalisme un métier dangereux, en restreignant la liberté de la presse, l’accès à internet, exerçant diverses pressions sur les journalistes lorsqu’ils ne sont pas jetés arbitrairement en prison ou simplement assassinés.

 

C’est en cela que tous ceux qui sont attachés à l’État de droit, et épris de démocratie, les organisations internationales en tête, doivent peser pour exiger un retour rapide à l’ordre constitutionnel afin de permettre un meilleur fonctionnement des institutions républicaines, notamment de la justice.

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