Dans l’évangile de Mathieu, il est rapporté que le roi Hérode, personnage cruel craignant par-dessus tout d’avoir un rival dans son royaume, et apprenant qu’un nouveau roi était né à Bethléem, fit tuer tous les enfants de moins de 2 ans vivant dans cette ville (Mathieu 2, 16-18).
Aussi, à la demande du Troisième Reich, lancé dans une politique folle d’extermination des populations juives d’Europe, l’État français, représenté à cette époque par le gouvernement de Vichy, organisa en juillet 1942 une rafle à grande échelle de juifs. En deux jours, entre les 16 et 17 juillet 1942, plus de treize mille personnes, dont près d’un tiers d’enfants, ont été arrêtées avant d’être détenues au Vélodrome d’Hiver. Ces personnes raflées seront ensuite convoyées par trains vers le camp d’extermination d’Auschwitz. Moins d’une centaine d’adultes reviendront vivant à la libération.
Le lecteur attentif se demande sûrement pourquoi on lui raconte ces histoires traduisant la méchanceté humaine, poussant à avoir mauvaise conscience mais surtout, mettant à nu la vraie nature de notre espèce. Il n’est pas dupe, car il sait qu’on touche du doigt le degré de férocité de certains individus au sein de la communauté des hommes, découvrant ou redécouvrant jusqu’où ces derniers sont capables d’aller pour assouvir leur illusion de puissance et de pouvoir.
Si la question nous était posée sur là où en voulait en venir, la réponse est simple, sinon simpliste : l’on se souvient qu’au lendemain de son coup d’État inique du 5 septembre 2021, la junte qui s’est illégalement emparé du pouvoir à Conakry, avait organisé une véritable rafle – il n’y a pas un autre mot – visant les hauts dirigeants du pays ainsi que les cadres et alliés du RPG-AEC. Ces personnalités de premier plan arrêtés injustement et cyniquement croupissent depuis lors dans les cellules infestées du fameux Comité national pour le rassemblement et le développement (CNRD).
Leur crime ? C’est de représenter un obstacle majeur dans la volonté de Mamadi Doumbouya et sa bande de confisquer le pouvoir de l’État. Lucides sur leur impopularité auprès des populations guinéennes et conscients de la représentativité du RPG-AEC qui, malgré le putsch, demeure le regroupement politique le mieux implanté en Guinée, les membres de cette junte s’acharnent contre ses dirigeants. D’ailleurs, l’histoire fourmille des exemples où les usurpateurs, ne reculant devant aucune ignominie, font feu de bois pour nuire à ceux qu’ils ont décidé de remplacer, parfois au prix de viles accusations. Autrement, les cadres du RPG-AEC qui font l’objet de poursuites judiciaires savamment orchestrées ne sont que des bouc-émissaires et des victimes expiatoires d’une machination dont l’ultime objectif est la confiscation du pouvoir de l’État.
Au début, les observateurs de la scène politique guinéenne avaient noté une certaine désorganisation des troupes du RPG-AEC, ce qui semblait être compréhensible – même si on s’attendait à une autre réaction de leur part –, puisque la figure tutélaire du parti et du pays, le président Alpha Condé venait d’être touché par un missile Stinger de ses ennemis. Pris de court et sonnés par cette violente charge de leurs adversaires, les militants du parti ont visiblement reculé pour mieux sauter.
En réalité, ils ont été touchés mais pas coulés. Aujourd’hui, l’heure n’est plus aux larmoiements et aux apitoiements mais à la lutte. Le RPG-AEC et ses alliés sont désormais décidés à occuper dignement leur place sur l’échiquier politique guinéen. Et ils l’ont récemment fait savoir, en rappelant que le parti a gagné les élections de 2020 avec un score incontestable ; une victoire éclatante qui a renforcé la démocratie dans le pays. Pour eux, les populations guinéennes avaient librement confié leur destin entre les mains du professeur Alpha Condé pour les cinq prochaines années. Point n’est donc besoin d’indiquer que le parti fait du retour de son président en Guinée afin d’achever son mandat, une exigence non-négociable.
Voilà pourquoi le RPG-AEC a lancé un appel pressant à tous les militants, sympathisants, alliés, ainsi qu’à toutes les couches de la population, de se mobiliser pour exiger des militaires au pouvoir le respect des points suivants : la restauration immédiate de l’ordre constitutionnel incarné par le président Alpha Condé, et lui permettre d’achever son mandat entamé en 2020 afin de respecter la volonté du peuple ; le retour sans délai des militaires dans les casernes qu’ils n’auraient jamais dû quitter ; le respect des Droits de l’Homme en général et plus particulièrement de l’ensemble des libertés publiques, notamment la liberté d’expression et de manifestation ; l’abandon de l’instrumentalisation de la justice et la libération sans condition des cadres injustement détenus, réitérant au passage sa disponibilité à participer activement, de façon responsable, consensuelle et indépendante, à la création des conditions d’un retour diligent à l’ordre constitutionnel dans notre pays. Ce qui n’est que justice.
Ces exigences, d’une cristalline limpidité, ne sont pas à prendre à la légère. Elles constituent la colonne vertébrale de la lutte que le RPG-AEC et ses alliés entendent dorénavant mener, quoi qu’il coûte, afin d’assainir la scène politique guinéenne. D’autant que le professeur Alpha Condé, premier président élu de la Guinée, qui avait refusé de démissionner de son poste, demeure à ce jour le seul chef d’État légitime du pays.
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